Qu'est ce qu'une zostère ?
Les zostères sont des plantes, à l'origine terrestres, qui sont revenues au milieu aquatique. A l'instar de nos plantes terrestres, elles possèdent des racines, des tiges, des feuilles, des fleurs et des graines.
Il y a 2 espèces de zostères dans notre cher Bassin d'Arcachon :
– Les zostères marines : longues de 1 m, elles colonisent les bordures des grands chenaux (chenal de l'Ile aux Oiseaux, chenal du Teychan)
– Les zostères naines : mesurant 10 cm, elles colonisent les estrans, à l'abri derrière les zostères marines. Le Bassin d'Arcachon est le plus grand herbier de zostères naines d'Europe.
Crédit Yannis Turpin / Office français de la biodiversité
Crédit Mégane Lebeault / Office français de la biodiversité
Le rôle des zostères
Les herbiers de zostères remplissent plusieurs rôles dans l'écosystème du bassin, leur conférant une importance capitale.
Ils contribuent à la stabilisation des sols sablo-vaseux par l'implantation de leurs racines. Leurs feuilles et leur tige ralentissent le courant et donc diminuent l'érosion des sols.
Ils clarifient l'eau du bassin. En effet, les particules en suspension dans l'eau sont stoppées par les longues feuilles et se sédimentent aux pieds des zostères. En outre elles abritent des espèces filtreuses comme les éponges marines.
Les herbiers fournissent aussi abris et ressources alimentaires pour un grand nombre d'espèces (plus de 500 recensées). Des plus petits aux plus grands : micro-organismes qui se déposent en biofilm sur les feuilles, nourrissant nombres de vers, escargots, anémones, nudibranches... « petits » animaux : crevettes, crabes, araignées de mer, hippocampes, syngnathes, étoiles de mer, enfin les plus visibles : poissons, raies, roussettes, oiseaux de toutes sortes...
Crédit Micaël Barrau / Office français de la biodiversité
Crédit Romuald Chaigneau / Office français de la biodiversité
Le recul des zostères
Malheureusement depuis de nombreuses années nous constatons le recul constant de ces herbiers dans notre Bassin. Entre 1989 et 2016, les zostères marines ont disparu à 84 % et entre 1989 et 2012, les zostères naines ont disparu à 45 %.
Plusieurs causes sont déjà identifiées comme contribuant à leur recul (d'autres restent
probablement à découvrir) :
A noter que les oiseaux brouteurs de zostères ont été officiellement innocentés par une étude scientifique !
Puis le cercle vicieux de la destruction s'engage :
Les actions du PNM
Le Parc Naturel Marin (PNM) s'engage dans différentes actions :
Concrètement, le PNM organise des campagnes de restauration active des herbiers : d'abord la récolte des graines de zostères naines, puis leur hivernage dans des bassins d'eau froides puis leur semis au printemps dans des zones étudiées puis selectionnées.
Les premiers résultats sont assez inégaux selon les zones de replantation. Certaines zones ont bien pris tandis que d'autres, malgré la sortie des premières pousses, ont ensuite régressé. Le PNM travaille avec des acteurs extérieurs pour améliorer les résultats des prochaines campagnes.
Il travaille aussi à la mise en place de « roselières », structures artificielles imitant les zostères marines pour freiner les courants ; à des essais de transplantation de pieds entiers de zostères naines ; à la réduction ou au remplacement des traitement d'antifouling...
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